L’auteur Jacques Fuentealba est un malade atteint du syndrome de la page noire : sa muse est boulimique, et il ne peut s’arrêter d’écrire : romans (Retour à Salem, Le Cortège des fous), nouvelles (La Boîte de Schrödinger 2), micro-nouvelles (La Fabrique de Littérature Microscopique, Microphémérides, Scribuscules, etc.)…
Il nous raconte « son » festival Zone Franche 2013 dans des micro-nouvelles (presque toutes) autobiographiques.
« L’auteur appréhendait cette dédicace sur le salon de Zone Franche… Cette année encore, ça sera l’occasion de sourire à des éditeurs qui ne le publi(er)aient pas, de serrer les mains d’auteurs qu’il détestait cordialement et lui rendaient bien, et d’attirer l’attention malsaine des critiques – ce qui n’était pas toujours une bonne ? mauvaise ? chose. »
« Cette année, le micro-auteur était venu en dédicace sur le salon de Zone Franche, accompagné de sa femme et d’un micro-humain de leur conception.
Il ne sut pas si c’était du lard ou du cochon, lorsqu’on lui répétait à l’envi que c’était sa « plus grande œuvre ». »
« Nan, pensa très fort l’auteur en dédicace à Zone Franche, coincé sur son stand entre deux autres écrivains, je ne veux pas que tu finisses de me raconter la trilogie de fantasy que tu comptes écrire un jour. »
« Lorsqu’il se retrouva dans son appartement, puis dans son salon, à boire le café, et enfin dans son lit, l’auteur en dédicace se dit que finalement, cette lectrice voulait peut-être plus qu’un simple mot sur son bouquin. »
« Il regarda le potentiel non-acheteur parti dans son monologue interminable, lui adressa un sourire contrit, et termina de tailler en pointe son crayon, avant de se l’enfoncer dans le second tympan. »
« Cet écrivain d’horreur fut très déçu de ne pouvoir dédicacer sur le salon de Zone Franche, comme il ne trouva à sacrifier aucune vierge à son goût afin de tremper sa plume dans son sang encore frais. »
Un immense merci à Jacques pour ces textes inédits !